La jeune génération, championne de la mobilité

le 29/10/2018

Changer de logement : une expérience plus fréquente chez les jeunes

 

On le constate chaque jour : la génération des « millenials », bon gré ou mal gré, n’a pas toujours le même rapport à l’immobilier que ses parents. Une étude récente démontre notamment, et sans réelle surprise, que les moins de 35 ans ont souvent la bougeotte.

 

Des jeunes plus enclins à déménager que leurs aînés

Une enquête IFOP, réalisée en janvier 2018 auprès de 2 000 personnes âgées d’au moins 18 ans, dévoile le comportement des différentes générations sur le marché de l’immobilier. L’année dernière, à peine 12 % des Français ont vécu l’expérience d’un déménagement. 58 % d’entre eux, soit une part très importante, étaient âgés de moins de 35 ans. La mobilité élevée de la génération « Y », ou « millenials » – c’est-à-dire les personnes nées entre 1980 et 2000 – est aujourd’hui une réalité incontournable en France, en dépit des préjugés et clichés qui jugent cette cohorte peu dynamique et l’imaginent en train de squatter le domicile des parents pour l’éternité.

 

Une tendance en hausse constante

Les chiffres sont implacables : en 2017, plus d’un quart des moins de 35 ans (26 %) ont procédé à un déménagement, contre seulement 7 % des particuliers plus âgés. La tendance devrait se poursuivre en 2018. 36 % des 18-24 ans et 23 % des 25-34 ans envisagent de déménager au cours de l’année. À titre de comparaison, ils ne sont que 10 % dans la tranche d’âge des 50-64 ans, et 4 % chez les personnes âgées de 65 ans et plus.

 

Comment expliquer cette mobilité ?

Les moins de 35 ans choisissent bien souvent de déménager par contrainte et pour des raisons essentiellement professionnelles : 26 % font ce choix pour suivre ou reprendre des études, 14 % pour s’adapter à une mutation professionnelle et 14 % pour occuper un premier emploi, soit un total de 54 %. À l’inverse, les plus de 35 ans avancent en majorité des raisons plus personnelles comme un achat immobilier (36 %), une évolution de leur situation conjugale comme un mariage ou un divorce (13 %) ou encore le fait de suivre un conjoint (8 %).

Cette différence s’explique essentiellement par l’instabilité plus grande des jeunes générations sur le plan professionnel et relationnel, qui les conduit automatiquement à une plus grande précarité immobilière. Un phénomène qui a toujours été consubstantiel à la jeunesse, certes, mais qui tend à s’aggraver ces dernières années : ainsi l’âge moyen d’obtention du premier CDI est aujourd’hui de 27 ans, alors que les parents des millenials pouvaient espérer dans leur grande majorité un emploi fixe dès leurs 20 ans.

 

La mobilité des jeunes en chiffres De la simple déclaration d’intention au passage à l’acte, le chemin est long ! - Selon l’enquête IFOP, 12 % des Français ont déménagé en 2017. - Une autre enquête BVA réalisée en mars 2018 indique toutefois que 49 % des ménages n’excluent pas de déménager dans un avenir proche.

 

Un accès toujours plus tardif à la propriété

L’acquisition du premier bien immobilier, souvent synonyme d’une certaine sédentarité, tend à devenir de plus en plus tardive, à la fois en raison de la précarité plus prononcée des jeunes générations et des prix de l’immobilier devenus inaccessibles dans certaines régions pour les budgets les plus fragiles. Les primo-accédants étaient ainsi âgés en moyenne de 38 ans en 2017. En 2014, cette moyenne d’âge n’était que de 34 ans et 5 mois, puis de 36 ans et 5 mois en 2015. En conservant plus longtemps leur statut de locataire, les jeunes conservent aussi une mobilité plus grande et peuvent donc faire preuve de plus de souplesse pour aller chercher un autre emploi, reprendre des études ou tout simplement changer de quartier sur un coup de tête !

 

Pantouflards, les jeunes d’aujourd’hui ? Bien au contraire ! La génération des millenials fait preuve d’une mobilité bien supérieure à la moyenne et sait saisir les opportunités quand elles se présentent.

 

Trois points clés à retenir :

- Les jeunes âgés de moins de 35 ans déménagent plus souvent que leurs aînés.

- Ces changements de domicile s’effectuent plus souvent par contrainte que par choix.

- La mobilité des Millenials est aussi un atout.

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